On aurait pu vous annoncer qu'en cette période d'austérité, la lettre santé environnement de l'ORS périclitait.
Mais loin de nous cette idée.
Devant une actualité en santé environnement toujours plus dense, face à un nombre croissant d'inscriptions et grâce au soutien de la Région Rhône-Alpes, la lettre santé-environnement de l'ORS devient mensuelle en 2013 (souvenez-vous, elle était bimestrielle!).
L'année 2013 sera aussi la cinquième année d'édition de cette lettre.
Nous vous remercions donc vivement de votre intérêt pour cette lettre et toute l'équipe de l'ORS profite de ce premier numéro 2013 pour vous présenter ses meilleurs voeux.
Actualités
La pollution atmosphérique réduit l’espérance de vie
Dans son dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), l’Institut de veille sanitaire (InVS) dresse un inquiétant état des lieux de quinze années de surveillance et d’étude sur la qualité de l’air.
« Près de deux ans d’espérance de vie pourraient être gagnés dans les villes les plus polluées d’Europe si la pollution pouvait être ramenée aux niveaux préconisés dans les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air ».
L’étude Aphekom, menée dans 25 villes européennes dont neuf françaises montre ainsi que si l’on abaissait le niveau des particules fines à 10 µg par m³, valeur guide préconisée par l’OMS, l’espérance de vie augmenterait de 7,5 mois pour les Marseillais, de 6 mois environ pour les Parisiens, les Lyonnais et les Strasbourgeois et de 4 mois pour les Havrais ou les Toulousains âgés de 30 ans et plus.
D’un point de vue général, les programmes d’étude français et européens ont mis en lumière le rôle particulièrement néfaste des particules fines (PM2,5) émises principalement par le trafic routier, et leur implication dans l’aggravation, voire l’apparition de pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires, même à de faibles niveaux de pollution. De plus, il n’existe pas de seuil en deçà duquel aucun impact n’est observé. « L’accumulation de preuves sur les effets de cette pollution sur la santé invite à des approches politiques plus radicales et globales, non seulement pour maintenir les niveaux de pollution en dessous des niveaux imposés par certaines normes légalement contraignantes ou par des valeurs limites, mais aussi pour réduire davantage l’exposition de la population, même lorsque les normes sont respectées ».
Télécharger le BEH n°1-2 (8 janvier 2013)
Antennes relais : l’Académie met en garde contre un abus du principe de précaution
Réagissant à la proposition de loi déposée le 1er octobre dernier relative à la prévention des risques pour la santé de l’exposition aux ondes électromagnétiques, l’Académie nationale de médecine met en garde contre l’utilisation abusive du principe de précaution. En effet, l’Académie « regrette une initiative fondée sur un flou scientifique et réglementaire qui, ne pouvant se prévaloir en dernier recours que du principe de précaution, est de nature à renforcer artificiellement chez nos concitoyens un sentiment de peur et de défiance injustifié, mais préjudiciable en terme de santé publique ».
Dans la perspective d’un débat parlementaire sur le sujet, l’Académie tient à rappeler la position de l’institution et « à rectifier, références à l’appui, les erreurs et imprécisions contenues dans cette proposition de loi ». L’Académie souligne, en particulier, que le classement en « possiblement cancérigène » (2B) par le Centre International de recherche sur le cancer (CIRC) « ne concerne pas les antennes relais mais les portables ». Les antennes de téléphonie mobile entraînent une exposition aux champs électromagnétiques 10 000 à 100 000 fois plus faible que les téléphones portables. « Être exposé pendant 24 heures à une antenne à 1 volt par mètre donne la même exposition de la tête que téléphoner avec un portable 30 secondes », précise l’Académie.
Par ailleurs, « on ne connaît aucun mécanisme par lequel les champs électromagnétiques dans cette gamme d’énergie et de fréquence pourraient avoir un effet négatif sur la santé », précise-t-elle dans un communiqué. L’Académie se fonde pour cela sur le rapport publié en 2009 par l’Agence française de sécurité sanitaire environnementale et au travail (AFSSET devenu ANSES).
Proposition de loi
Communiqué de l’Académie de médecine (janvier 2013)
La suspension du bisphénol A est définitivement adoptée
Le Sénat a définitivement adopté le 13 décembre dernier le texte de loi qui suspend le bisphénol A (BPA), probable perturbateur endocrinien, dans les contenants alimentaires pour les nourrissons. Un long marathon parlementaire pour un texte, qui avait été voté en première lecture par l'Assemblée nationale en octobre 2011. Plusieurs amendements ont été déposés afin de revenir sur des points controversés du texte, en particulier la date de la suspension et l'éventuelle extension à d'autres perturbateurs endocriniens, mais la volonté d'aboutir rapidement en a eu raison.
Avec le vote de ce texte, "la France sera pionnière en Europe", se réjouit Dominique Bertinotti, ministre déléguée chargée de la famille. "Nous avons procédé par étapes : la date du 1er janvier 2013 pour les produits à destination des enfants de moins de 3 ans, deux ans après pour tous les contenants alimentaires, le temps de trouver des substituts", récapitule-t-elle.
De nombreuses études ont montré les dangers du BPA comme perturbateur endocrinien, cancérigène et neurotoxique, et en 2011 un rapport de l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) avait jugé nécessaire de le remplacer « sans tarder ».
Article complet
Dossier de l’ANSES sur le BPA
Vers une loi obligeant la lutte contre l'ambroisie ?
A l'occasion d'une réunion d'information du Comité Parlementaire de Suivi du Risque Ambroisie, l'idée a émergé de proposer une loi pour accentuer la lutte contre cette plante envahissante allergisante. Objectif affiché : rendre la lutte contre l'ambroisie obligatoire et déclarer l'ambroisie comme une plante nuisible.
Cette idée a été saluée par l'association "Stop Ambroisie" qui dénonce le manque de motivation et d'efficacité de certaines collectivités pour lutter contre sa prolifération : "Cette plante est un véritable fléau pour la région Rhône-Alpes depuis des années. Le sujet alarme cette année la Bourgogne, la Franche-Comté, le Poitou-Charentes et même la Bretagne. Partout, les différents acteurs dénoncent le manque de coordination des différents échelons des collectivités territoriales et particulièrement l'inertie des Conseils Régionaux", explique l'association dans un communiqué. "Les Collectivités Régionales sont pourtant un élément clé de la réussite de la lutte contre l'ambroisie. Elles n'ont certes pas de pouvoir législatif, mais elles ont une vue d'ensemble et peuvent donc être créatrices de synergies", estime Stop Ambroisie qui prône la mise en place de politiques interdépartementales.
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AGENDA
4ème conférence Eau & Santé - L’eau dans la ville : bien-être, risques et opportunités
GRAIE
31 janvier, Villeurbanne
Informations et inscriptions
Pesticides dans l’air, impact sur la santé et les écosystèmes
Envirhônalp
6 février,
ENS de Lyon
Informations et inscriptions
Rencontres nucléaires et santé
Société française de radiologie
8, 9 et 10 février
Paris
Informations et inscriptions
Le salon des énergies renouvelables
19 - 22 février, Lyon
Informations et inscriptions
Inégalités de santé environnementale, enjeux et connaissances
CRES PACA - ARS PACA
11 mars, Aix en Provence
Informations
Inscriptions en ligne
Quelles garanties en matière de sécurité sanitaire ?
Ecole Nationale Supérieure de Sécurité Sociale (En3s)
21 mars, Paris
Informations et inscriptions
Conférence Internationale - Radon et Société : de la connaissance à l’action
IRSN
11 - 12 avril, Paris
Informations et inscriptions
3ème Colloque Professionnel - Hygiène, la Santé et l’Environnement
Association Nationale des Techniques Sanitaires (ANTS)
22-24 mai, Bourges
Informations et inscriptions
International Symposium
Trace Elements in Avignon Bridging between New Advances and Public Health Issues
FESTEM
22 - 24 mai, Avignon
Informations et inscriptions
Conférence internationale
Des produits pharmaceutiques dans l’environnement : est-ce un problème ?
Ecole des hautes études en santé publique (EHESP)
3 - 4 juin, Nîmes
Informations et inscriptions
Au service de villes durables et responsables
92ème congrès de l'ASTEE
4-7 juin, Nantes
Informations et inscriptions
Congrès national de radioprotection
Société Française de Radioprotection
11 - 13 juin, Bordeaux
Informations et inscriptions
Dynamiques urbaines et enjeux sanitaires : concepts, méthodes et interventions
Conseil International pour la science (ICSU) ; Laboratoire Espace, Santé et Territoires de l'Université Paris Ouest ; Association nationale « Elus, Santé Publique & Territoires»
11 - 13 septembre, Nanterre
Informations et inscriptions
4ème Congrès national de santé environnement
Cancer et Environnement : Approches interdisciplinaires, état des connaissances et implications sociétales
SFSE
28-30 novembre, Lyon
Informations et inscriptions
FORMATIONS LOCALES
Formation aux facteurs environnementaux, professionnels, nutritionnels et risque de cancer
Centre Léon Bérard
15 mars, Lyon
Informations et inscriptions
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Trop de pollution automobile près des crèches, des écoles et des hôpitaux parisiens
Mieux vaut être loin des grands axes routiers pour sa santé. On le savait déjà mais une étude d’Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air en région parisienne, vient encore d’enfoncer le clou en mesurant l’exposition des populations les plus vulnérables : bébés, enfants, malades, personnes âgées. Résultat : ils sont plus de 40 000 à être exposés à une pollution automobile élevée.
Trois polluants liés au trafic ont été analysés : le dioxyde d’azote, les particules PM10 et PM2,5 (plus fines) et le benzène. Un dépassement de l’ensemble des normes est observé pour les établissements situés en moyenne à moins de 40m d’un axe important. Cela concerne 125 écoles et près de 28 000 élèves de maternelle et primaire, 85 crèches recevant 3 250 enfants, 66 hôpitaux où séjournent 6 700 patients et 36 hébergements pour personnes âgées de 2 500 places. Les trois-quart de ces installations se trouvent à Paris. Celles situées aux abords du périphérique sont particulièrement contaminées. Par ailleurs, sur les 1 500 terrains de sport pris en compte dans l’étude, 40 présentent des taux de polluants qui dépassent le seuil autorisé.
Or, les particules fines pénètrent en profondeur dans les poumons et les cellules. Elles peuvent être à l’origine d’inflammations et de l’aggravation de l’état de santé des personnes atteintes de maladies cardiaques et pulmonaires (personnes âgées, asthmatiques...). Elles peuvent aussi transporter des composés cancérigènes absorbés sur leur surface jusque dans les poumons. Les particules fines émises par les moteurs diesel viennent d’ailleurs d’être reconnues cancérigènes par le Centre international contre le cancer (CIRC) et selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), 42 000 décès prématurés leur sont attribuables chaque année. Le benzène, lui, est classé comme cancérigène avéré pour l’homme (groupe 1) par le CIRC.
Communiqué de presse d’Airparif (décembre 2012).
Les Français et l’environnement : une relation paradoxale
Mon budget, ma santé, mon plaisir serait la hiérarchie des préoccupations des Français, telle que brossée par l’Ademe, qui publie une étude sur «Les Français et l’environnement : bilan et perspectives».
Télécharger le rapport complet (décembre 2012)
En Rhône-Alpes
Impact sanitaire des épisodes de froid, neige et verglas de l’hiver 2010-2011 dans quatre régions françaises dont Rhône-Alpes
L’hiver 2010-2011 a été marqué par des épisodes de neige/verglas notables, susceptibles d’entraîner une augmentation des traumatismes, et par une période de froid modéré, facteur contribuant, avec les pathologies infectieuses et les changements de comportement, à la surmortalité hivernale. Au cours de ces épisodes, des impacts sanitaires ont été détectés et ont permis d’informer les autorités sanitaires. L’objectif de cet article était de les analyser plus finement a posteriori, afin d’apporter des éléments pour la prévention et le suivi des futurs évènements. Les résultats ont montré qu’aucun impact sanitaire notable du froid n’a été observé. En revanche, certains épisodes de neige/verglas ont été associés à une augmentation de 30% à 150% des passages aux urgences pour traumatismes, essentiellement des chutes.
Télécharger le BEH (n°3, 22 janvier 2013)
Etat initial de la qualité de l’air 2011 sur le tracé de la future ligne de tram E à Grenoble
Air Rhône-Alpes mène depuis plusieurs années des travaux en partenariat avec le Syndicat mixte des transports en commun de Grenoble qui visent à étudier l’influence des déplacements sur la qualité de l’air et l’exposition de la population grenobloise à la pollution atmosphérique.
En 2011, Air Rhône-Alpes a réalisé des mesures complémentaires à celles de 2007 sur le tracé de la ligne E « Grenoble-Le Fontanil » dans le cadre du dispositif contrat d’axe accompagnant la mise en place du tramway.
L’étude met en évidence des niveaux de polluants plus faibles entre St Martin le Vinoux et le Fontanil, qu'à Grenoble où les concentrations mesurées révèlent une très forte influence du trafic automobile sur la qualité de l’air, en particulier le long du cours Jean Jaurès à Grenoble et au niveau de l’esplanade porte de France.
Environ un tiers des riverains habitant à moins de 50 mètres de la future ligne de tram E (soit 2 500 personnes sur 7 600) sont exposés à des concentrations en NO2 supérieures ou égales à la valeur limite (40 µg.m-3). Les personnes potentiellement exposées sont localisées essentiellement sur la portion du tracé de la ligne E qui traverse Grenoble.
Les mesures seront reconduites en 2014 et 2017 afin de suivre l’influence des modifications de l’urbanisme et du transport sur la qualité de l’air dans le périmètre du contrat d’axe.
Télécharger le rapport 2011
Télécharger le rapport 2007
Transports : le Plan de protection de l'air (PPA) de l'Arve durcit les règles
Le plan de protection de l’atmosphère (PPA) de la vallée de l’Arve qui englobe 41 communes de Haute Savoie, prévoit des mesures pour diminuer la pollution due au chauffage au bois, à l'industrie, et aux brûlages à l'air libre.
Des mesures ont aussi été prises pour réduire la pollution des poids lourds. La préfecture de Haute Savoie rappelle que le secteur du transport est responsable de 78 % des émissions de dioxyde d'azote (NO2) dans la vallée de l'Arve, ces molécules pouvant se transformer en ozone (O3) dont les effets sont nocifs pour la santé. Les transports sont aussi d'importants émetteurs de particules fines (PM10).
Le PPA vise donc à diminuer les émissions polluantes en agissant sur les normes EURO pendant la période sensible du 1er novembre au 31 mars. Ces normes, fixées par l’Union européenne, déterminent des limites maximales de rejets polluants des véhicules neufs. Les mesures du PPA ont pour objectif de réduire les émissions de l'ensemble des véhicules légers en diminuant les vitesses maximales autorisées sur les voies rapides et en limitant le recours à la voiture individuelle.
Plusieurs mesures essentielles ont été prises en 2012 : (1) l’interdiction des poids lourds Euro 2 au tunnel du Mont Blanc depuis le 1er novembre (les poids lourds Euro 0 et Euro 1 y sont déjà interdits), (2) la baisse de 20 km/h de la vitesse depuis le 1er décembre drenier et pour les périodes du 1er novembre au 31 mars, (3) une surtarification de 6 % pour les poids lourds Euro 3 au tunnel du Mont-Blanc au 1er janvier 2013.
Le programme régional de surveillance dans l'air ambiant des dioxines et métaux lourds
Depuis la fin 2006, Air Rhône-Alpes conduit un programme de surveillance des dioxines et des métaux lourds. Ce programme est réalisé avec le concours technique et financier de plusieurs partenaires industriels gestionnaires d’incinérateurs d’ordures ménagères, de déchets industriels ou de stations d’épuration.
Ce programme participe d’une part, au suivi environnemental de ces polluants et constitue, d’autre part, un observatoire unique en France pour ces polluants dans différents compartiments de l’environnement à une échelle régionale. Aujourd’hui, un troisième rapport présentant la synthèse des mesures effectuées en 2010 et 2011 vient compléter ce programme régional.
Les résultats montrent quelques dépassements ponctuels de la valeur de référence dans les retombées atmosphériques de dioxines sur plusieurs sites en 2010 et 2011 (les activités ponctuelles émettrices de dioxines en hiver sont souvent liées au chauffage au bois).
Pour les métaux lourds, des dépassements réglementaires en air ambiant sur quelques sites de proximité industrielle sont mesurés.
Consulter le rapport complet
Transports : le « CEREMA » bientôt à Bron
La Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Delphine BATHO, a signé, le 12 décembre dernier, avec toutes les organisations syndicales du ministère, les avenants qui actualisent et complètent le protocole d’accord de janvier 2012 devant conduire à la création d’un nouvel établissement public dénommé « CEREMA ». La création du nouvel établissement sera effective le 1er janvier 2014. Son siège sera situé à Bron, dans le Rhône.
Ce nouvel organisme regroupera les huit centres d’études techniques (CETE) et trois services techniques centraux : le Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (le CERTU), le Centre d’études techniques maritimes et fluviales (le CETMEF) et le Services d’études sur les transports, les routes et leurs aménagements (le SETRA).
Télécharger le communiqué de presse (décembre 2012)
Du nouveau sur le Web
Ouverture du site internet du Profil environnemental régional de Rhône-Alpes
Fruit d'un travail partenarial, le Profil environnemental régional a pour objectif de diffuser la connaissance sur l'état de l'environnement en Rhône-Alpes, ses enjeux et sur les politiques et actions mises en oeuvre pour sa préservation. L'aspect santé est abordé. Ce profil s'adresse tant aux citoyens, aux élus qu'aux professionnels, afin de favoriser la prise en compte de l'environnement à tous niveaux.
Consulter le portail du PER
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